Maurice et Simone constatent, aux côtés de leur famille, leur maison détruite. Simone, 56 ans, témoigne :
« Une nuit, nous avons été réveillés par des coups de feu, des cris et des hurlements. J’étais terrorisée. J’ai couru tout en essayant de rester avec ma famille mais c’était impossible à cause de l’obscurité et de l’affolement général. Nous n’avions pas été prévenus de cette attaque, c’est arrivé si soudainement. Nous avions l’impression qu’on nous tirait dessus. Nous avons tous couru en direction de la forêt en laissant tout derrière nous. En tout, nous sommes restés 6 mois dans la forêt, changeant constamment de place pour ne pas nous faire prendre par les miliciens. Le plus dur à supporter quand on vit dans la forêt c’est la faim constante et l’angoisse de ne pas trouver assez de vivres pour nourrir nos enfants. De plus, nous étions souvent malades et ne disposions d’aucun médicament. Et quand la pluie venait, nous ne pouvions nous réfugier que sous les feuilles des arbres.
Un jour, nous avons été prévenus que la guerre avait cessé et que nous pouvions sortir en sécurité de la forêt. Nous avions aussi entendu dire que des gens aidaient à la reconstruction des maisons. Notre objectif aujourd’hui est de terminer la reconstruction de la nôtre grâce à l’aide d’ADRA. Quand nous aurons terminé, trois de mes enfants qui ont trouvé refuge dans un camp au Libéria pourront rentrer. Je serai tellement heureuse lorsque ma famille sera réunie ! »