jeudi 18 novembre 2010

Quatre nuits blanches qui en valaient la peine

Pour une si jeune famille il y avait eu bien des traumatismes ! Il y a juste huit mois, Pradel, sa femme et son fils de six ans attendaient l’arrivée imminente d’un nouvel enfant dans leur foyer. Pradel avait un bon travail de technicien et pourvoyait aux besoins de sa famille. Il avait même un peu d’économies. Le tremblement de terre du 12 janvier a tout changé.

Technicien spécialisé, Pradel réparait des ventilateurs dans un hôtel des alentours quand le tremblement de terre a frappé. Après s’être échappé sans dommage de l’hôtel, il s’est précipité chez lui et a constaté que les maisons de ses voisins s’étaient effondrées sur la sienne en la détruisant complètement. A son grand effroi, il trouva à côté de chez lui, son fils sur le point de tomber dans une de ces profondes crevasses causées par le tremblement. Il apprit alors que, comme sa femme cherchait à s’échapper de leur maison, des décombres étaient tombées sur elle et l’avaient blessée à l’estomac. Souffrant d’éclampsie et prise de panique, elle est retournée dans sa ville natale située dans les montagnes car elle pouvait y obtenir des soins médicaux à l’hôpital. Malheureusement, deux jours après, juste deux mois avant la naissance, « elle a accouché d’un enfant mort » nous dit tristement Pradel.


Sans maison, Pradel et son jeune fils se sont installés dans la rue. Pendant six mois ils ont vécu sous une bâche et ont dormi sur un morceau de tapis.


Les traumatismes se succédaient et ils affectèrent encore la famille les jours suivants. En plus de la perte désastreuse de leur maison et de leur bébé, les économies de Prade passèrent dans les soins médicaux de sa femme. Il se retrouva sans travail et son fils n’a donc plus eu la possibilité d’aller à l’école car il n’en avait plus les moyens.


Alors deux évènements sont arrivés qui ont fait bouger les choses. Il a entendu parler d’ADRA et de sa collaboration auprès des familles pour la reconstruction de leurs maisons. Pradel correspondait aux critères de sélection d’ADRA, car il n’avait pas de terrain pour construire. A ce moment-là un ami a offert de payer la location d’un morceau de terrain pour y mettre un abri d’ADRA.


ADRA a fourni un chef d’équipe, un maçon, un charpentier et tous les matériaux. On a demandé à Pradel de réunir au moins quatre amis pour participer à la construction de la maison. Il raconte en riant : « Pendant les quatre jours de la construction, je n’ai pas pu dormir. J’étais tellement heureux d’avoir une maison pour y vivre, d’avoir un endroit pour ma famille et de voir, chaque jour, les progrès de la construction ! ». Maintenant, bien qu’il se fasse du souci pour retrouver du travail afin de pouvoir continuer à payer la location du terrain, il est satisfait.


Aujourd’hui, alors que je leur rends visite, cela fait deux jours qu’ils sont installés dans leur maison. Pradel me dit fièrement : « La maison nous appartient, mais tout ce qu’elle contient… », et il montre le lit, les marmites, les casseroles et la vaisselle «… tout vient de ma mère. Nous avions tout perdu. »


Pradel : « Je suis tellement reconnaissant à ADRA d’avoir fourni les matériaux pour cette maison, et je suis aussi si heureux d’avoir pu participer à la reconstruction d’un foyer pour ma famille. Merci ! »


Auteur : Michelle Oetman

Traduit de l'anglais par Marie-Jo Saint et Marie-Claude Sommer-Hugli

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