dimanche 22 novembre 2009

Préparation du projet d’éducation sanitaire des villageois / Getting ready for a village water and sanitation project


Forage installé par ADRA près de Tibiri, à 200 km au sud-est de Niamey
Borehole installed by ADRA near Tibiri, 200 kilometers southeast of Niamey


ADRA Niger va bientôt commencer, en janvier prochain, la construction d’une vingtaine de forages dans la région de Kollo. Le lieu de chaque forage est déterminé en fonction du nombre d’habitants bénéficiaires, de la distance qu’ils devront parcourir et du nombre d’enfants qui pourront potentiellement aller à l’école (avec la distance raccourcie, les enfants auront davantage de temps disponible pour se rendre à l’école).

A chaque forage réalisé, ADRA a souhaité également construire des latrines (toilettes) pour faire diminuer le nombre de personnes qui font leurs besoins dans la nature, et ainsi réduire certaines maladie transmises par les mouches (diarrhées,...).



ADRA Niger a également décidé de transmettre une éducation sanitaire aux villageois. C’est précisément sur cette partie du projet que je vais intervenir : leur apprendre à se laver les mains avant de manger, après être allé aux latrines. Je ferai cette prévention auprès des villageois lors de réunions mais aussi auprès des enfants à leur sortie d’école ou peut-être même au sein de leur école.

Mais avant de me lancer dans ce projet important, nous avons choisi de le tester au sein de l’une des écoles déjà soutenues par ADRA.

Ainsi, depuis mon arrivée, je me suis rendue plusieurs fois dans l'une des écoles d'ADRA afin de comprendre le système éducatif nigérien. J’ai aussi pu observer la pédagogie des enseignants ainsi que le niveau de compréhension des élèves ; évaluer les besoins en matière d’hygiène et ce qui a déjà été mis en place dans l’école.
La maîtresse verse de l'eau sur les mains des enfants avec une bouilloire et l'enfant se lave les mains avec un savon. The teacher pours water on the children's hands with a kettle, and the children scrub their hands with soap.

Avec le coordinateur de l’école, nous avons ainsi retenu 3 classes pilotes pour ce projet : les petites sections, le CI (classe préparatoire avant le CP qui n’existe pas en France) et le CM2.

Je suis en train de construire un programme pour ces 3 niveaux avec des objectifs et approches différentes et comme support un spectacle de marionnettes, des jeux interactifs, des supports plus scientifiques,… Bref, tout un travail passionnant.

Pour réaliser tous ces outils, j’ai aussi rencontré quelques partenaires qui avaient déjà mis en place des programmes similaires dans d’autres régions du Niger. J’ai même eu un RDV avec le médecin expert de santé scolaire travaillant au bureau de santé scolaire du gouvernement. Il va pouvoir m’aider pour la construction des outils scientifiques.

Et je pense pouvoir présenter mon programme prochainement, en décembre, aux 3 classes retenues.

Ainsi RDV prochainement pour vous présenter ce programme.



A borehole installed by ADRA near Tibiri, 200 kilometers southeast of Niamey
Forage installé par ADRA près de Tibiri à 200 km au sud-est de Niamey

ADRA Niger will begin a borehole construction project in January in the region of Kollo. The choice of location for each borehole is determined by the number of potential beneficiaries in a location, the distance they currently have to travel (most often by foot) for water, and the number of children who could potentially be able to attend school after the installation of a borehole (with less time spent fetching water, the children will more time available to attend school).

For each borehole installed, ADRA also plans to install latrines (toilettes) with the goal of lowering the number of people affected by diseases spread by mosquitos (diarrhea, etc.).


ADRA Niger also plans to give classes in hygiene to the villagers. This is the part of the project I will be involved in: teaching the importance of washing their hands before eating and after going to the toilette. I will conduct my training sessions during village meetings during the day but also with children after school or perhaps even in the schools.


But before beginning this big project, we decided to do a pilot project in one of the schools already supported by ADRA.
So since my arrival in Niger, I have been regularly visiting one of the ADRA schools to understand the Nigerian education system. I've been able to observe the teaching methods of the teachers and the level of understanding of the students and evaluate the hygiene needs with respect to what has already been put in place in the school.

Drinking water with a plastic cup for the students in front of each classroom
Eau pour boire avec un gobelet plastique pour les élèves, devant chaque classe



With the school coordinator, we decided to concentrate on three classes in the primary grades for the pilot project. I am currently preparing the curriculum for the three different age groups that the children will be divided into. I will use different approaches for each group, with puppets, interactive games, and scientific information. To sum up what I'm doing: it's everything I'm passionate about!

To create the curriculum, I met with some of ADRA Niger's partners who have already put in place similar projects in other regions of Niger. I even had a meeting with the doctor in charge of school health at the Niger government's Ministry of Health. He is going to help me prepare the scientific materials I will need.

I think I will be ready to begin training in our pilot school in December.
So more details will follow soon!

Leia Mais…

dimanche 15 novembre 2009

Soutien à un centre de formation pour jeunes femmes - Support for a Women's Training Center


Le vendredi 6 novembre 2009, l’équipe d’ADRA Niger était présente pour fêter l’arrivée de nouveau matériel dans un centre de formation pour jeunes femmes à Niamey.

Ce centre a pour mission d’autonomiser ces jeunes femmes par l’apprentissage d’un métier (maîtresse de maison ou couturière), pendant 3 ans, ce qui les aidera à sortir d’une situation très précaire (prostitution, mendicité...). Ce centre souhaite accueillir 57 filles.


Il a été créé par une association locale « Femmes Sans Frontière » (FSF). Cette association gère 11 groupements féminin sur Niamey. Sa présidente, Mme Sadio, a sollicité une aide financière auprès d’ADRA.

ADRA France a été mis au courant de ce projet et a souhaité prendre part financièrement grâce à l’achat de tables, de chaises et de bancs ainsi que de machines à coudre, matériel de couture et de cuisine.

Voici en images cette remise du matériel:

1. Déchargement des tables
2. Arrivée des bancs et des chaises


3. La présidente de FSF, Mme Sadio, à gauche de la photo, reçevant le matériel de couture


4. Moi-même, avec une élève du centre, remettant symboliquement ce fer à repasser au nom d'ADRA France


5. Mme Adama, qui sera ma traductrice au cours de mes visites du centre, en train de remettre un matériel de cuisine.


Puis une démonstration sur le matériel livré a été réalisée.

6. Elève exécutant un ourlet avec une machine à coudre offerte par ADRA, sous le regard de la monitrice de couture, du directeur d'ADRA Niger, M. Brooks, ainsi que des élèves du centre.

Ensuite, nous avons assisté au discours du maire, rappelant l’action de FSF au niveau local et remerciant la participation d’ADRA France et d’ADRA Niger.

Toute cette passation a été filmée et retransmise à la télévision locale le soir même et lors d’un reportage il y a 2 jours, ce qui permet de mieux faire connaître nos actions.

7. Le Directeur d'ADRA Niger et M. le Maire de la commune 5, un quartier de Niamey.

Avant, cette "inauguration", l'équipe d'ADRA Niger a conclu un accord sur la bonne gestion du matériel. Ainsi, j'ai participé à une partie de l'achat du matériel de couture avec la présidente.
Et maintenant, mon rôle sera de venir régulièrement au centre pour "contrôler" l'utilisation de ce matériel.

Ce que je retiens de cette matinée?
Les visages reconnaissants de ces jeunes filles recevant ce matériel, ainsi que la joie que l''on pouvait lire dans leur yeux. Même si je ne parle pas la même langue qu'elles, un sourire est toujours un langage universel...




On Friday, November 6th, 2009, the ADRA Niger team was present to celebrate the arrival of new material at a young women's training center in Niamey.

The center's mission is to help young women become independent by teaching them a skill (cooking, sewing, etc.). Before coming to the training center, some of these young girls were involved in prostitution or were forced to beg to be able to eat. The center currently has 57 girls in attendance.

The center was created by a local NGO called "Women Without Borders". This organization manages 11 women's centers in Niamey. The president, Madame Sadio, had made a request for funding from ADRA.

ADRA France was informed of the project and decided to take part in supplying the necessary funding to buy tables, chairs, and benches as well as sewing machines and sewing and cooking materials.

Above, in the French version of this text, you will find the photos of the distribution:

1. Unloading the tables
2. The arrival of the benches and chairs
3. The president, Madame Sadio, on the left side of the photo, receiving the sewing material
4. Myself, with one of the students, symbolically giving an iron on behalf of ADRA France
5. Madame Adama, who will be my translator during my visits to the center, distributing cooking supplies

The center did a demonstration on how the material distributed would be used.

6. A student doing a hem using a sewing machine provided by ADRA while being watched by the sewing teacher, Mr. Brooks, the director of ADRA Niger, and other students.

Later, the mayor gave a speech describing the activities of Women Without Borders and thanking ADRA France and ADRA Niger for their support.

All of this was filmed and shown on the local television station a few days later, allowing people to learn about our activities in Niger.

7. The director of ADRA Niger and the mayor of the district.

Before the inauguration, the ADRA Niger team had signed an agreement with Women Without Borders ensuring that the material distributed would be managed appropriately. I was able to help out by buying some of the sewing materials with the president. Now, my role will be to visit the center regularly to make sure everything is being using properly.

What will I most remember about this distribution?

The looks of thankfulness on the faces of the young girls receiving the material as well as the joy that one could see in their eyes. Even though I do not speak the same language as these girls, a smile is a universal language...

Leia Mais…

mardi 10 novembre 2009

Destination Niger

Plus de 30° degrés, 2h20 du matin, je sors de l’aéroport de Niamey, au Niger, accueillie par Jason et Beth, les responsables d’ADRA Niger.

Enfin, mon rêve commence à devenir réalité. Depuis des années, je souhaite en effet me rendre utile en allant en Afrique.

Et c’est donc suite à de nombreux échanges par e-mails, de dossiers à compléter, mais aussi de moments d’attente et d’incertitude que me voici en train de les saluer.

Mais au fait, je ne me suis pas présentée :

Muriel Morlans.

Mon métier ? Avant mon départ, j’exerçais en France comme formatrice auprès de jeunes en maison familiale rurale. J’ai deux formations qui me seront très utiles au Niger : celle de conseillère en économie sociale et familiale (travailleur social pour venir en aide dans les domaines de la vie quotidienne comme la cuisine, le budget, …) et une formation en santé publique (prévention des maladies).

Quelle sera ma mission au Niger ? Je vais être éducatrice communautaire. C’est à dire que je vais donner des conseils de prévention en santé en sollicitant l’implication des villageois.

Ainsi je vais intervenir dans différents projets :

- Un projet sur l’hygiène et l’eau dans des écoles de Niamey : apprendre aux élèves à se laver les mains, à utiliser les latrines (toilettes)…

Quand cette phase de « test » sera terminée, je vais me rendre dans les villages plus reculés : Lorsque ADRA installe des forages, j’interviendrai dans la formation sanitaire des personnes constituant le conseil communautaire (personnes représentatives des villageois devant à leur tour former les autres villageois), mais aussi directement auprès des enfants à leur sortie de l’école.

- Un projet, financé en partie par ADRA France, sur le suivi d’un centre de formation des jeunes filles dans les domaines de la cuisine et de la couture.

Je viens de vous citer quelques exemples de projets au cours desquels je vais intervenir.
Ainsi, voici de belles expériences en perspectives et beaucoup de travail. Pour cela, je ne suis pas venue pour un mois seulement, mais pour une année. Vous pourrez donc suivre régulièrement l’avancée de ces projets mais aussi découvrir quelques portraits des personnes auxquelles ADRA vient en aide.

Over 30°C (86°F), 2:20 a.m.: I arrive at the airport in Niamey, Niger, welcomed by Jason and Beth, the directors of ADRA Niger.

Finally, my dream is coming true. For years I have dreamed of making myself useful in Africa.

It is now, after many emails and forms to fill out, and moments of waiting and incertitude, that I am able to greet the ADRA Niger team.

But wait, I haven't introduced myself to you yet:

My name is Muriel Morlans.

My job? Before leaving, I worked in France as a youth educator in an agricultural training center. I have completed studies in two areas that will be very useful to me in Niger: social work and public health (specializing in disease prevention).

What will my job be in Niger? I am going to be a community educator. That means that I am going to give health and hygiene training sessions with the implication of the villagers in the different places I will work.

I will be working on several different projects:

- A water and sanitation project in schools in Niamey: teaching students to wash their hands and to use the latrines (toilettes), for example;

- When my "test" phase in Niamey is over, I will be traveling to the villages. There, in places where ADRA helps put in wells, I will provide sanitation training for the "community council" (the people representing the villagers who will then train the villagers). I will also do some training of village children directly, after they come home from school.

- A project, funded partly by ADRA France, that helps a training center for young girls that teaches them cooking and sewing skills. I will be doing mentoring and hygiene classes with the girls.

So there you have it, that's what I'll be doing here in Niger. Lots of great experiences to look forward to and lots of work. But I haven't come for just a month but for an entire year, so you will be able to regularly follow my experiences and read stories about some of the people that ADRA helps.

Leia Mais…

dimanche 8 novembre 2009

De retour du Burkina Faso : Quelques réflexions / Home from Burkina Faso: A few reflections

Je suis rentrée en France maintenant depuis plusieurs mois et j’ai eu le temps de digérer mon expérience en Afrique.

Au départ, il m’a été difficile de me réadapter à la vie en France. Le jour après mon retour, je ne me sentais pas bien. Je vivais ce que j’avais lu : l’après-coup d’une expérience en Afrique. Je me sentais léthargique et indifférente à presque tout ce qui se passait autour de moi. J’étais contente d’être de retour mais la pensée de reprendre la routine quotidienne ne m’intéressait pas.

J’étais cependant très reconnaissante de goûter encore une fois du pain complet et frais (rare en Afrique). Quel luxe de pouvoir manger des aliments savoureux, nourrissants et propres ! Et parlant de fruits : quelle joie de pouvoir en manger sans devoir au préalable les désinfecter et de manger des crudités sans d’abord les avoir fait tremper dans de l’eau de javel pendant une demi-heure ! Il m’a fallu un peu de temps pour me réajuster à ces différences subtiles dans les habitudes quotidiennes.

Sans aucun doute, je peux dire que maintenant j’apprécie beaucoup plus les petites choses ici en Europe : le fait de choisir les études qui me plaisent, ce que je veux manger et où je vais ; un bon système de santé ; de l’eau potable ; la liberté donnée aux femmes. A un autre niveau , j’apprécie d’être en bonne santé et de vivre dans un pays où je peux aller me coucher le soir sans avoir peur des maladies, sans me demander si je pourrais manger demain ou pas et avec l’assurance que quand je me réveillerai le matin, je pourrai choisir les vêtements que je porterai.

Regardant en arrière, l’Afrique m’a fait vivre les limites de ce que je pouvais supporter – à la fois émotionnellement et physiquement. J’ai vu la souffrance d’une mère qui venait de perdre son bébé d’un mois. J’ai vu une pauvreté impossible à exprimer correctement avec des mots. J’ai souffert de violentes douleurs causées par une intoxication alimentaire qui m’ont obligée à m’aliter pendant une semaine. Donc, me retrouver encore une fois immergée dans le style de vie européen m’a fait un choc.

Mes pensées retournent souvent en Afrique et à mon devoir de ne pas oublier les gens que j’ai rencontrés et la pauvreté difficile dans laquelle ils vivent. Ces souvenirs sonnent pour moi comme des cloches pour m’avertir quand je me sens devenir ingrate, égoïste et indulgente.

Je repense aux discussions que j’ai eues et dans lesquelles j’avais honte de parler de l’Europe. Prenons Evelyne par exemple : une mère de 30 ans qui a insisté sur le fait qu’elle et les autres femmes de son village ont beaucoup souffert pendant les dix dernières années parce qu’elles n’avaient pas d’eau potable à proximité, qu’elles n’avaient pas de latrines et pas la capacité de fournir un revenu à leurs familles. Comment je pourrais leur expliquer qu’en Europe, on peut faire livrer ses courses à la maison et que l’on est considéré comme très pauvre si l’on n’a pas assez d’argent pour avoir une voiture ?

Ou bien, comment je pourrais expliquer à Martin que pendant qu’il se prive de nourriture et qu’il souffre de la faim parce que ses parents n’ont pas de moyens, je serai en train de décider si je veux manger au restaurant ou si je préfère prendre mon repas à la maison avec un réfrigérateur plein de nourriture ? Est-ce que je devrais mentionner le fait que tandis qu’il va aller se coucher dans le noir, je serai en train de regarder un programme émis par une télévision à grand écran ou bien sur mon ordinateur portable ou peut-être que je serai en train de jouer sur une des trois consoles de jeux à la maison ?

De même, je n’arrivais pas à avouer à Delwende, un enfant de 13 ans qui n’ira jamais à l’école et qui souffre d’une bronchite chronique depuis deux ans, que les soins médicaux sont gratuits en Europe ainsi que la scolarité et que si l’on nous forçait à payer, il est fort probable qu’on ferait grève. Je me sentais gênée de tout ce qu’on se permet et dont je n’osais pas parler : le fait qu’on renouvelle notre téléphone portable tous les ans ainsi que nos ordinateurs portables pour avoir le modèle le plus récent ; qu’on ait au moins une voiture par famille, parfois plus ; qu’à Noël nous dépensons des centaines d’euros pour des cadeaux destinés à nos amis et à nos familles…

En rentrant en Europe, au lieu de tomber dans la même routine confortable qu’avant, j’ai pris la décision de ne pas oublier ces personnes et leur souffrance. Je ne veux pas me sentir coupable pour le luxe que j’ai en Europe, mais je ne veux pas non plus oublier ma responsabilité envers des personnes défavorisées. Le sentiment inconfortable de honte que je ressens en comparant tout ce que j’ai avec le peu qu’ils ont me donne envie de partager avec eux une partie de ce que j’ai la chance d’avoir.

Même si je ne retourne jamais en Afrique et que je ne suis plus jamais confrontée au niveau de pauvreté que j’ai vu en Afrique, je sais qu’il y a beaucoup de façons d’être solidaires avec ceux que j’ai rencontrés : avec mon argent, mon temps et ma voix. Ces personnes ont besoin que nous renoncions à certaines choses pour soulager leur souffrance. Avec tous nos excédents, nous pouvons vraiment améliorer leur vie. Ce que je gaspille (mon temps, mon argent, mon énergie...) est perdu pour eux. Je suis responsable; vous êtes responsable. Nous sommes tous responsables.

I’ve been home for a few months now, and I’ve had time to digest my experience in Africa.

Initially, it was difficult readjusting to life in France. The day after my return, I felt unwell and to add to this, I just couldn’t make myself feel happy. I was experiencing what I had read about: the African experience aftermath. I felt lethargic and indifferent to most of what was going on around me and while I was glad to be back, the thought of fitting into the mundane daily routine once more didn’t appeal to me.

In saying this, I was extremely grateful to taste freshly baked, whole-wheat French bread (rare in Africa). It felt like such a luxury to eat clean, nutritious food once again. Not to mention the fruit; what a luxury to be able to eat fruit without first having to disinfect it and being able to eat raw vegetables without first soaking them in bleach for 30 minutes! It took me a while to readjust to these subtle differences in daily habits.

Without a doubt, I can say that I appreciate the little things a lot more here in Europe: choosing what I study, what I eat and where I go; a good health care system; clean water and the freedom afforded to women. On a more simple level, I appreciate being in good health and living in a country where I go to sleep at night without the fear of disease, without worrying about whether I will eat tomorrow or not and with the knowledge that when I wake up tomorrow, I will have the choice as to what I will wear.

Looking back, Africa pushed me to my limits in many senses—both emotionally and physically. I saw the grief of a mother who had just lost her one-month-old baby, I witnessed poverty that I find difficult to express in words, and I was crippled in pain for a week with food poisoning. Therefore, being plunged back into European lifestyle gave me a shock.

My mind keeps taking me back to Africa and to my duty not to forget the people I met and the difficult poverty they live in. These memories are like warning bells when I want to be ungrateful, selfish and indulgent.

I think back to the times when I felt embarrassed talking about Europe in Africa.
Take Evelyn for example: a 30 year old mother who stressed how much she and the other women of her village had suffered over the past ten years because they didn’t have drinkable water nearby, They had no latrines and no skills to be able to provide an income for their family. How could I explain to her that in Europe, you can have your groceries delivered to your doorstep and that you’re considered really poor if you can’t afford a car?

Or how could I explain to Martin that while he starves himself because his parents don’t have any money, I will probably be deciding whether to go out to a restaurant to eat or whether to cook for myself at home with a fridge full of food? Or should I mention that while he goes to bed in the dark at night, I will probably be watching a program on a wide-screen LCD screen or my laptop or perhaps I’ll be playing on one of the three game consoles in my home?

Similarly, I couldn’t bring myself to explain to Delwende, a 13 year old boy who will never go to school and who has been suffering from chronic bronchitis for two years, that health care and schooling is free in Europe, and if we were forced to pay, we would probably go on strike. I felt so embarrassed about the indulgences that we allow ourselves that I dared not talk about some aspects of Europe: the fact that we update our mobile phones and laptops to the latest model every year or so, that we have at least one car per family, often more, that for Christmas we may spend hundreds of pounds on gifts for our friends and family....

Rather than coming back to Europe and falling back into my same, comfortable routine, I made the decision to not forget these people and their suffering. I don’t want to feel guilty for the luxuries I am afforded here, but I also believe I shouldn’t forget my responsibility towards those less fortunate. This uncomfortable feeling of shame and embarrassment at having so much makes me want to give back to them what I have been so lucky to receive.

Even if I never go back to Africa and I am never confronted with this level of poverty again, I know that there are many other ways I can show solidarity towards those I met: with my money, my time and my voice. These people need us to give up something in order to relieve their suffering. From all the excess that we possess, we can make a world of a difference to them. My waste is their loss. Your waste is their loss. The responsibility is mine and it’s yours; in short, it's ours.

Leia Mais…

vendredi 6 novembre 2009

Moments passés avec les animateurs d’ADRA Burkina/Time Spent with ADRA Burkina Employees

Sautant sur la moto, nous sommes partis dans la poussière. Nous ne voyions pas où nous allions, et je ne voulais pas regarder non plus. Si j’avais pensé que nous étions allés assez loin dans la brousse, j’avais tort. Nous avons traversé un paysage qui ressemblait à un désert à toute allure jusqu’à ce qu’on aperçoive des cases au loin. Une fois garés, un groupe de 20 personnes, y compris un homme en béquilles de bois, nous a accueillis avec des mangues, des poignées de main et un salut burkinabè (un signe de respect et un accueil).


Telle était la réaction de ce village face aux animateurs ADRA qui leur avaient fourni un puits. Les animateurs d’ADRA Burkina, des Burkinabés employés par ADRA pour surveiller les projets sur le terrain, connaissaient bien ces gens. Pendant nos visites dans d’autres villages, numérotant leurs puits et forages, je me suis rendu compte que ces animateurs avaient une très bonne relation amicale avec les villageois.


A la fin de chaque journée, j’avais reçu tellement de mangues que j’ai commencé à me demander s’il était possible de faire de la soupe aux mangues ! Mais bon, il n’était pas très difficile de comprendre l’affinité qu’ils ressentaient envers les animateurs ADRA qui visitaient leurs villages et répandaient de la joie où qu’ils aillent : Diasso, l’un des animateurs, chassait les enfants sur sa moto pour s’amuser et trouvait de joie à voir la fosse fumière remplie de paille. Il était tellement content qu’il sautait dessus. La fosse fumière s’est transformée en château gonflable ; là, c’est original ! Sa joie était contagieuse et Noufou, un autre animateur, l’a rejoint !


Enfin, c’était chouette d’exercer avec des gens qui trouvaient du plaisir à travailler avec les villageois, qui prenaient le temps de faire connaissance avec les gens qu’ils aidaient et pour qui leur but est de répandre l’amour envers leur voisin.


Je suis très contente d’avoir eu l’occasion de passer du temps avec ces employés d’ADRA Burkina qui se battent pour réduire la pauvreté dans leur pays. La prochaine fois que je roulerais en moto, je penserai à eux !


Hopping on the motorbike, we set off into the dust. We couldn’t see where we were going, and I didn’t really want to look. If I thought we were far enough into the sticks, I was wrong. We sped past what appeared to be desert-like landscape until we spotted some huts far in the distance. As we pulled up, a group of around 20 people, including one man in wooden crutches, greeted us with mangoes, handshakes and the Burkinabè bow (a sign of respect and a greeting).


Such was the reaction of this village to the ADRA workers who had brought a well to their village. The ADRA workers, citizens of Burkina Faso hired by ADRA to monitor ADRA’s projects in the field, clearly knew these people very well. As we drove around other villages, coding their wells and boreholes, I realised that the ADRA workers have a really good relationship and friendship with their fellow compatriots.


By the end of each day, I had received so many mangoes I began to wonder whether it was possible to make mango soup! Then again, it was not so hard to understand their fondness for the ADRA field workers who visited their villages and spread joy wherever they went: Diasso, one of the ADRA employees, chased around the children on his motorbike for fun and he was so happy to see a compost pit full to overflowing with hay that he decided to start jumping on it. Compost pit turned bouncy castle; that’s a new one! This fun was contagious and soon Noufou, my fellow painter, joined him!


All in all, it was great working with people who enjoyed their job, who took the time to get to know the people they are helping and whose desire it is to spread their love for fellow man!


I’m really happy I was given the opportunity to spend time with these great workers whose goal it is to reduce poverty in their country. The next time I get on a motorbike, I’ll think of them!


Leia Mais…