vendredi 29 mai 2009

Amusement à l'africaine ! / Some African Fun !

Les cours sont terminés!

Pour exprimer leur joie, les stagiaires ont dansé toute la nuit. J’avais l’impression qu’ils faisaient des mouvements juste pour rigoler, mais ils m’ont expliqué que c’est comme ça qu’on danse ici au Burkina.

Je vais essayer de vous expliquer: ils stompent les pieds avec des mouvements de mains (on dirait qu’ils sont en train de creuser des trous) et en gardant le rythme avec la musique. Après ils glissent leurs pieds en tournant dans une motion circulaire, tous ensemble dans une ligne, secouant les bras et les épaules avec la musique. Rien que de les regarder c’était amusant !

J’étais tellement fatiguée que je suis allée me coucher à 23h mais quand je me suis réveillée à 3 h du matin je croyais que j’avais mal lu l’heure parce que j’entendais toujours de la musique. Mais non, je ne m’étais pas trompée : ils étaient toujours en train de danser. Ces stagiaires ont beaucoup d’énergie !

En tout cas, j’ai vu que les stagiaires ont un lien très fort entre eux. Ils font tout ensemble : ils travaillent ensemble, ils s’amusent ensemble et ils restent solidaires en tout. Je suis très contente d’avoir fait leur connaissance.

The classes are over!

To express their joy, the interns danced ALL night!

When I saw them dancing, I initially thought they were dancing just for fun but later, they explained to me that this was the “normal” way people dance in Burkina. I’ll attempt to explain! The dance consists of stomping your feet in sync with hand movements (it looks as though they’re digging) and keeping in rhythm with the music. They also shuffled around the floor in a circular motion, all in a line, jiggling their arms and their shoulders all in sync with the music. It was such fun to watch them!

I was so tired I went to bed at 11 pm. When I woke up at 3am I thought I had read my watch incorrectly as I could still hear the music outside, but no, these interns have a LOT of energy!
The interns bond really well. They work together, have fun together and stick together in everything. It’s been GREAT getting to know them all!

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jeudi 28 mai 2009

Le Coordinateur du centre / The crazy and fun-loving Coordinator of the centre


Mon temps à CAFORMA n’aurait pas été aussi bien sans la présence d’Alexis, le Coordinateur du centre agricole. Son dévouement au centre aussi bien que sont caractère amusant a rendu mon expérience vivante. C’est un réfugié rwandais qui vit ici au Burkina Faso. Il a une femme et 4 enfants (dont un qui vient de naître comme vous le voyez dans la photo !) et pourtant il vit dans le centre, à 96 kms de sa famille. Il a choisi de vivre à cette distance pour être le plus efficace possible pour le centre et pour aider la communauté locale afin de réduire l’insécurité alimentaire dans la région. La région de Bazèga est très pauvre et un simple coup d’œil suffit pour se rendre compte que les enfants souffrent de malnutrition ici. CAFORMA transforme la vie de ces familles.

A part son dévouement au centre et à son travail, il rend mon travail vivant avec sa personnalité pleine de vie. Pendant nos plusieurs petits voyages à la ville la plus près (15 kms- Toecé) à moto, il a insisté pour m’apprendre à chanter à l’africaine : avec les poumons ! Maintenant, à chaque fois que j’entends la chanson qu’il m’a apprise, je pense à ce trajet ! La chanson n’est pas complète sans ce trajet. La seule chose qui a nous a empêché de chanter était une grande vague de poussière de temps en temps. Est-ce que vous voulez connaître l’état de ce chemin de campagne ? On va dire qu’on s’est amusé à essayer d’arriver à notre destination sain et sauf !

My time in CAFORMA would not have been the same without the presence of Alexis, the Coordinator of the agricultural centre. His dedication to the centre as well as his crazy character made the experience come alive! He’s a Rwandian refugee here in Burkina Faso. He has a wife and four children (one of whom was just born!) yet he lives on campus, 96 kms from his family. He has chosen to live at this distance in order to work for the centre and help the local community develop and to reduce food security issues in the area. The Bazèga region is extremely poor and a simple visit to the area is enough to realise that a lot if not the majority of children are malnourished here. CAFORMA is transforming the lives of these families.

Besides Alexis’ dedication to the centre and to his work, he makes his work come alive with his lively personality. On our few trips on the motorbike to the nearest town, Toecé, he insisted upon teaching me a song, and now each time I hear it, I think of this particular trip! The song is just not complete without the road. When I say he taught me to sing, I mean African singing: with your LUNGS and not the mouth! The only thing that stopped our singing was the occasional strong gust of dusty wind. Need I mention the state of the country road? Let’s just say it was a lot of fun trying to arrive at our destination in tact!

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mercredi 27 mai 2009

Marcel


Il y a quelques semaines, je vous ai raconté l’histoire de Martin. Ce blog ne serait pas complet sans l’histoire de Marcel (le jeune homme dans la chemise blanche dans la photo). Ces deux jeunes garçons passaient la plupart de leur temps ensemble à CAFORMA et au début, je ne voyais pas le lien. Leur nature protectionniste et attentionnée les a dotés d’un caractère spécial et j’avais presque l’impression qu’ils étaient mes frères.

Si Martin voyait que je n’avais pas beaucoup mangé le soir, il se levait, prenait sa machette et allait dans les champs me chercher des pastèques. Je n’avais même pas besoin de lui demander. Si Martin voyait que je n’avais pas fait assez de travail, il venait à mon bureau, s’asseyait à côté de moi, me disait que j’avais besoin de travailler et attendait jusqu’à ce que je travaille pendant un moment. A ce moment-là il me demandait la permission de partir.
Marcel avait coupé la pastèque avant que tu aies ton couteau dans ta main ! Sa nature timide a fait que je ne l’avais pas remarqué au départ et c’est seulement dans l’entretien que j’ai eu le privilège d’avoir un aperçu de sa vie. Laissez-moi dire que Marcel a eu la meilleure note de sa promotion sur sa parcelle (18/20).

Le père de Marcel est décédé il y a quelques années, le forçant à quitter l’école en dépit des efforts faits pour pouvoir continuer son éducation. Sa mère, malade et sans moyens de payer pour un traitement, n’a pas pu prendre soin de lui alors il est parti vivre avec son grand frère qui est venu à CAFORMA en 2007. Quand j’ai demandé en quoi cette formation l’a aidé, sa réponse était la suivante : « Pour que je ne souffre plus comme avant », parlant de la mort de son père, le fait de quitter l’école et d’autres facteurs.

Un membre de l’association qui a envoyé Marcel à CAFORMA est arrivé quelques jours avant la cérémonie de clôture de l’année scolaire et m’a informé que sa mère venait de décéder mais il n’avait pas encore dit cela à Marcel. Quand j’ai quitté Marcel à la gare, le jour de sa rentrée, mon cœur était lourd pour lui. Je n’ai jamais eu la chance d’entendre tous les détails de son histoire mais j’espère que CAFORMA l’a encouragé à persévérer dans la vie, en dépit des obstacles rencontrés.


A few days ago, I told you the story of Martin. This blog would not be complete without the story of Marcel. These two young men spent most of their time together in CAFORMA and initially I didn’t see the link. Their abundant caring, protective nature endowed them with something special and they felt like my brothers.

If Martin sees that I haven’t eaten much for dinner, he will get up, get his machete and go to the fields for some watermelons. I don’t even have to ask. Also, if Martin sees that I haven’t done much work (oops), he will come to my office, sit beside me, tell me I need to work and wait there until I’ve worked for a while, and then ask my permission to leave. Marcel has the watermelon cut before you even reach for your knife! Marcel’s extremely shy nature made me overlook him at first, and it was only when we had our interview that I was privileged enough to have an insight into his life. Let me say that Marcel got the highest score on his plot of land (18/20).
Marcel’s father passed away a few years ago, forcing him to leave school in spite of attempts to continue his education. His mother, ill and unable to pay for the necessary medical costs to undergo treatment, was not able to care for him so he went to live with his older brother who came to CAFORMA in 2007. When asked how this training has helped him he replied “Now, I won’t have to suffer like before”, speaking of the death of his father and having to give up his education.

A member of the association who sent Marcel to CAFORMA arrived a few days before the closing ceremony and informed me that Marcel’s mother had just passed away but he preferred to wait to tell him. When I left Marcel at the train station, the day he was to return home, my heart was heavy for him. I never got a chance to hear Marcel’s full story, but I hope that CAFORMA will have encouraged him to soldier through life, in spite of the obstacles with which we are confronted.

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dimanche 3 mai 2009

Un aperçu de la vie villageoise / A Little Taste of Village Life

Dans la banlieue de Ouagadougou il y a deux jours, un ami burkinabè, Jérôme, m’a montré avec fierté le nouveau forage qu’on vient d’installer près de chez lui. Il m’a expliqué qu’avant, les femmes du village devaient marcher pendant un kilomètre pour remplir 5/6 bidons d’eau de 20 L et après, il fallait tout transporter au village. Maintenant, avec ce nouveau forage il n’est question que de quelques mètres pour aller chercher de l’eau.


Je me suis dit « je vais tenter un coup ». En fait, c’est comme une grande pompe et à la voir, on dirait que ce n’est pas trop difficile à pomper mais au bout d’une minute, les muscles commencent à faire mal ! Quand je l’ai essayé, je savais que tout le monde me regardait donc j’ai lutté pour pomper les 20 litres.

Quand j'avais terminé, je croyais avoir fait assez d’exercice pour la journée ! Mais je n’avais rempli qu’un bidon ; les filles qui étaient là devaient en remplir 5 ou 6 et elles n’avaient que 14 ou 15 ans. Ici, c’est le travail des femmes donc je ne conseillerais personne, ni homme ni femme, de tester leurs muscles ! Je pense que si je devais vivre comme ces femmes pendant un an je serais extrêmement forte mais ce serait difficile.

Quand j’ai vu la joie sur le visage de Jérôme quand il me parlait du forage, je me suis rendu compte qu’un petit cadeau comme ça à un village peut faire un grand impact sur leur vie. Et voici pourquoi j’aime le slogan d’ADRA : changer le monde une vie à la fois ! C’est pour cela que je suis là.

While in the suburbs of Ouagadougou two days ago, my Burkinabè friend (Jerome) showed me with pride the new bore hole just recently installed near their home. He explained that before, the women of the village had to walk about 1 km and fill 5/6 20l containers and then transport this back to the village. Now, this new hole allows them to have access to water a matter of a few metres away.

I thought I’d give the bore hole a try. Basically, it’s a big pump and it doesn’t look too difficult to work, but after a minute or so the muscles start to ache. When I tried, I knew everyone was watching me, so I struggled to get the 20l pumped into the container. By the end, I thought I’d done enough exercise for the day!

But I had only filled one container; the girls who were there for water had about 5 or 6 to fill and they were only about 14/15. Here, this is women’s work so I wouldn’t advise anyone to arm wrestle these women. I think if I had to live like these women for a year, I’d be extremely strong but personally, I think it would be tough!

Seeing the joy on Jérome’s face when he told me about the bore hole made me realise that one small gift to a village community can make a great impact on their lives. And that’s why I love ADRA motto: change the world one life at a time! That’s what it’s all about.

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vendredi 1 mai 2009

Me salir les mains / Getting my hands dirty

Il y a quelques jours, j’ai découvert la joie de faire du compost avec les stagiaires ! Je savais que CAFORMA m’offrirait plein de surprises, mais je n’avais pas imaginé qu’une de ces surprises impliquerait de rouler dans la boue ! Parfois les meilleures surprises sont celles auxquelles on s’attend le moins !


Ayant été coupé de toute électricité (très courant ici !) à cause d’un problème avec l’électrogène, je n’avais rien à faire. Ici, comme en Europe, la vie tourne autour des ordinateurs (dans mon travail en tout cas). Donc, j’ai décidé d’aller regarder les stagiaires à leur travail.

Dans la chaleur étouffante d’avril, les jeunes hommes travaillaient dur. Et, ils avaient l’air de s’amuser. Travaillant en équipe, plusieurs d’entre eux marchaient à pas lourds dans le compost, d’autres remplissaient les seaux d’eau et d’autres encore préparaient les cendres pour mettre au dessus. Les stagiaires aiment s’amuser et ils ont commencé à danser dans le compost, ce qui a rendu leur travail beaucoup plus léger !

Cependant, un des stagiaires s’est énervé un peu puisqu’ils devaient faire le compost sans bottes alors il est parti, laissant son ami tout seul dans le compost. J’ai donc décidé de lui donner un coup de main. Avec mes tongs, une jupe et les jambes nues, j’ai sauté dans le compost et commencé à m’amuser aussi !

Quand tout le monde travaille ensemble, on s’amuse beaucoup mieux et cela allège le travail. Daouda, un des stagiaires le plus jeune, a décidé de profiter de son temps de ravail dans le compost et a fait un mouvement acrobatique en entrant dans le fossé. Daouda et son frère ont continué avec une danse dans le fossé, tout en faisant le compostage. J’ai pensé que c’était une bonne manière de travailler ; allons nous amuser dans notre travail même si c’est dur !

Quand j’ai fini, que j’étais sale! Mes jambes l’étaient à cause de la chaleur, je sentais comme si je venais de rouler dans la boue. Cela restera un de mes meilleurs souvenirs de CAFORMA. Qui a dit qu’on ne peut pas s’amuser quand on travaille pour ADRA ?

A few days ago, I discovered the joy of making compost with the interns! While I knew CAFORMA held many surprises for me, I hadn’t imagined one of these surprises involving rolling in the mud. Sometimes the best surprises are the ones we least expect!

Having been cut off from electricity (very common here!) due to a fault with the generator, I didn’t have anything to do. Here, like in Europe, life evolves around computers (in my work anyway). So, I decided to go and watch the interns at work.

In the suffocating heat of April, the guys were working pretty hard. And, it looked like a lot of fun. Working together as a team, some of them were stomping around in the compost, some were collecting water and some were preparing the ashes to place on top. The interns are fun-lovers and started dancing in the compost, which made their work a lot lighter!
However, one of interns got a little annoyed because he had to make compost without any wellington boots so he walked off, leaving the other intern on his own in the pit so I thought I’d give it a go and give the intern a hand. So, in flip-flops, a skirt and bare legs, I jumped into the compost pit and started having fun!

When everyone works together, it’s actually a lot of fun and the work-load is lighter. Daouda, one of the youngest interns, thought he would enjoy his time in the compost pit and enacted some kind of aerobics movements on his entry into the pit. Luckily, I caught this on camera [see photo above], and every time I think of it, it makes me laugh. Daouda and his brother enacted some kind of dance while stomping down the hay in the pit and I thought it was a good way to work; let’s make our work fun even if it’s tough going!
When I finished, I was really dirty. My legs were dirty and because of the heat, I felt like I had just rolled in the mud. But, this will remain one of my fond memories of CAFORMA! ADRA can be a LOT of fun!

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