mercredi 27 mai 2009

Marcel


Il y a quelques semaines, je vous ai raconté l’histoire de Martin. Ce blog ne serait pas complet sans l’histoire de Marcel (le jeune homme dans la chemise blanche dans la photo). Ces deux jeunes garçons passaient la plupart de leur temps ensemble à CAFORMA et au début, je ne voyais pas le lien. Leur nature protectionniste et attentionnée les a dotés d’un caractère spécial et j’avais presque l’impression qu’ils étaient mes frères.

Si Martin voyait que je n’avais pas beaucoup mangé le soir, il se levait, prenait sa machette et allait dans les champs me chercher des pastèques. Je n’avais même pas besoin de lui demander. Si Martin voyait que je n’avais pas fait assez de travail, il venait à mon bureau, s’asseyait à côté de moi, me disait que j’avais besoin de travailler et attendait jusqu’à ce que je travaille pendant un moment. A ce moment-là il me demandait la permission de partir.
Marcel avait coupé la pastèque avant que tu aies ton couteau dans ta main ! Sa nature timide a fait que je ne l’avais pas remarqué au départ et c’est seulement dans l’entretien que j’ai eu le privilège d’avoir un aperçu de sa vie. Laissez-moi dire que Marcel a eu la meilleure note de sa promotion sur sa parcelle (18/20).

Le père de Marcel est décédé il y a quelques années, le forçant à quitter l’école en dépit des efforts faits pour pouvoir continuer son éducation. Sa mère, malade et sans moyens de payer pour un traitement, n’a pas pu prendre soin de lui alors il est parti vivre avec son grand frère qui est venu à CAFORMA en 2007. Quand j’ai demandé en quoi cette formation l’a aidé, sa réponse était la suivante : « Pour que je ne souffre plus comme avant », parlant de la mort de son père, le fait de quitter l’école et d’autres facteurs.

Un membre de l’association qui a envoyé Marcel à CAFORMA est arrivé quelques jours avant la cérémonie de clôture de l’année scolaire et m’a informé que sa mère venait de décéder mais il n’avait pas encore dit cela à Marcel. Quand j’ai quitté Marcel à la gare, le jour de sa rentrée, mon cœur était lourd pour lui. Je n’ai jamais eu la chance d’entendre tous les détails de son histoire mais j’espère que CAFORMA l’a encouragé à persévérer dans la vie, en dépit des obstacles rencontrés.


A few days ago, I told you the story of Martin. This blog would not be complete without the story of Marcel. These two young men spent most of their time together in CAFORMA and initially I didn’t see the link. Their abundant caring, protective nature endowed them with something special and they felt like my brothers.

If Martin sees that I haven’t eaten much for dinner, he will get up, get his machete and go to the fields for some watermelons. I don’t even have to ask. Also, if Martin sees that I haven’t done much work (oops), he will come to my office, sit beside me, tell me I need to work and wait there until I’ve worked for a while, and then ask my permission to leave. Marcel has the watermelon cut before you even reach for your knife! Marcel’s extremely shy nature made me overlook him at first, and it was only when we had our interview that I was privileged enough to have an insight into his life. Let me say that Marcel got the highest score on his plot of land (18/20).
Marcel’s father passed away a few years ago, forcing him to leave school in spite of attempts to continue his education. His mother, ill and unable to pay for the necessary medical costs to undergo treatment, was not able to care for him so he went to live with his older brother who came to CAFORMA in 2007. When asked how this training has helped him he replied “Now, I won’t have to suffer like before”, speaking of the death of his father and having to give up his education.

A member of the association who sent Marcel to CAFORMA arrived a few days before the closing ceremony and informed me that Marcel’s mother had just passed away but he preferred to wait to tell him. When I left Marcel at the train station, the day he was to return home, my heart was heavy for him. I never got a chance to hear Marcel’s full story, but I hope that CAFORMA will have encouraged him to soldier through life, in spite of the obstacles with which we are confronted.

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