mercredi 25 avril 2012

Albanie : l’éducation contre l’exclusion


ADRA France mène depuis quelques années des actions en faveur des enfants roms dans les domaines de la santé et de l’éducation.

A Fushë Kruja, l’équipe ADRA dispense des cours d’alphabétisation à des jeunes filles. Dans cette même ville, sur 233 enfants âgés entre 6 et 18 ans, seulement 57 d’entre eux sont considérés comme alphabétisés, soit seulement 24%.

Les jeunes filles sont motivées et heureuses de pouvoir apprendre à lire et à écrire. Malheureusement parfois, elles sont contraintes à abandonner les cours sous la pression de leur famille ou belle-famille. 

Marika, volontaire d’ADRA France en mission en Albanie nous raconte l’histoire de Xhela :


« Quand nous avons commencé les cours, dès le début, Xhela était présente. Elle était l’une des jeunes filles les plus motivées. Elle ne savait ni lire, ni écrire, mais rapidement, elle est devenue très douée. Chaque jour, elle faisait d’énormes progrès. En 2 mois, elle a appris tout l’alphabet, et au bout de 3 mois, elle pouvait écrire des phrases simples. Notre équipe était vraiment fière d’elle et nous le lui faisions savoir tous les jours pour l’encourager. Nous faisions particulièrement attention à elle car elle n’avait ni père ni mère et vivait avec ses 3 sœurs chez leur grand-mère. Xhela était chargé de faire la cuisine pour tout le monde, de nettoyer la maison. Elle ne vivait que pour subvenir aux besoins de sa famille.
Puis un jour, elle a décidé se s’enfuir. Elle a rencontré un garçon de 17 ans, son voisin, et voulait vivre avec lui. Ils se sont mariés. Xhela voulait à tout prix changer de vie, le plus rapidement possible, peu importe les conséquences sur son avenir.

Dès que nous avons appris qu’elle s’était enfuie, nous sommes allées parler à son mari et à sa belle-famille afin de leur demander de laisser Xhela continuer les cours. Nous savions que le mariage ne pourra pas être empêché, car c’était la décision de Xhela. Mais pouvoir venir en cours ne dépendrait plus d’elle.  Pour sa belle-famille, il était hors de question qu’après le mariage, sa belle fille vienne en cours. «Quand elle sera mariée, elle va devoir s’occuper de la maison, de la cuisine. Vous pensez qu’elle aura le temps de venir dans votre école?» répondit son beau-père. Car voici ce que deviennent ces jeunes mariées. Prisonnières d’une maison, de leur belle-famille, de leur rôle de femme et de jeune mère.

Un jour, nous parviendrons à la faire revenir en classe, pour partager des moments de joie et continuer à lire et écrire pour qu’à leur tour, les enfants de Xhela ne finissent pas prisonniers de choix qui ne sont pas les leurs. »


Découvrez l’article sur les actions d’ADRA en Albanie !


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lundi 23 avril 2012

Notre expérience avec les enfants aveugles de Ramazan Kabashi


En Albanie, je mène des campagnes de sensibilisation à la situation des aveugles dans certains lycées. Je discute avec les professeurs et les directeurs pour l'amélioration de celles-ci. J’ai également développé des relations avec la seule école d'aveugles, Ramazan Kabashi.  Ainsi, lorsque j'ai su qu'ADRA France envoyait une petite équipe pour organiser une semaine d'activités avec les jeunes de l’école, j’étais ravi de coordonner cette action.

Quand l’équipe est arrivée à Tirana, ils restait quelques petits détails à régler mais la semaine était prête.  L’équipe était composée d’Anne-Marie (la chef), de Pierre (notre expert enfants aveugles), de Daniel, de Violet, et de Marc (les jeunes).  Notre semaine débuta à l’école de Ramazan Kabashi où nous avons rencontré le directeur et vérifié tous les détails. Pierre en a profité pour voir la pièce où nous allions organiser les activités.  Le directeur a été très accueillant et nous a d'ailleurs dit que tous les enfants étaient ravis d’avoir des Français dans leur école pendant une semaine. Quelques minutes après notre rendez-vous avec le directeur, le sous-ministre de l’éducation est entré dans le bureau avec le directeur de l’école.  Ils ont parlé et ils sont sortis ensemble avec un petit au revoir du directeur. Une demi-heure plus tard un monsieur que je ne connaissais pas est venu me serrer la main et m'a annoncé: “Bonjour, je suis le nouveau directeur”


C’était une réelle surprise,typiquement albanais. Il a donc fallu nous adapter.  Passé cette malencontreuse mésaventure, la semaine s'est très bien déroulée. Nous avons fait des activités avec les cannes, le plâtre , les enfants ont également joué en plein air, et ils ont même eu droit à une petit excursion à l'ancien monastère d'Ardenica. Tous les enfants de l’école nous ont dit qu'ils ont eu une des meilleurs semaines de leurs vies.

Andrew (Albanie) 

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mardi 17 avril 2012

Arrivée de Francesca en Haïti pour le programme Liveliood

Francesca LEGER

23 ans

Volontaire du Service Civique ADRA France /ADRA Suisse

Période : Avril à Août 2012

Lieu de réalisation du programme Livelihood : Petit-Goâve, Haïti



Byenvini an Ayiti ! Je pense que vous aurez tous compris, cela veut tout simplement dire bienvenue en Haïti ! Depuis l’aéroport, avec les agents de l’immigration, jusqu’à Petit-Goâve avec les membres du staff et toutes les personnes que j’ai rencontré, j’ai reçu un accueil très chaleureux !

Je suis arrivée à Port-au-Prince, en Haïti, le 5 avril dernier pour une mission de 5 mois. Avant mon départ je me posais des milliers de questions! Ce n’est qu’arrivée sur place que je me suis rendue compte que mon engagement commençait …

Les gens ici sont dynamiques, pleins de vie, malgré l’environnement dans lequel ils vivent au quotidien : partout des gravats qu’a laissé le séisme et des déchets qui jonchent les rues !

Je ne peux que saluer leur courage et leur motivation à vivre dans cet environnement défavorable. C’est vraiment la chose qui m’a frappé en premier.

Le lendemain de mon arrivée, je commençais ma mission. Le chef de projet m’a expliqué les différents projets en cours et à venir que comporte le programme LIVELIOOD .

Tout d’abord, il y a le projet couture qui inclue une formation professionnelle et la création d’emplois dans le secteur de la couture pour 300 femmes en grande vulnérabilité à Petit-Goâve (commune située à 43 km de Port-au-Prince).

Puis, il y a le projet pêche qui consiste en un appui technique et économique aux 450 pêcheurs et marchandes de poissons cette même commune de Petit-Goâve.

Et enfin, il y a les projets en gestation (qui n’ont pas encore reçu de financements) : recyclage/protection de l’environnement et boulangerie avec la création d’un atelier- école de boulangerie-pâtisserie.

Mon rôle dans tout cela ? Je suis en fait volontaire et je viens en soutien aux projets Livelihood. Je dois aussi aider à documenter les 2 projets à venir.

Un petit plus, je serai également en charge de programmer une journée ludique de sensibilisation pour les enfants des communautés cibles qui aura pour thème la protection de l’environnement direct.

Ma mission avec ADRA a commencé, je vous remercie par avance pour votre soutien.

To be continued...

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lundi 16 avril 2012

Reconstruction après les conflits en Côte d'Ivoire #3


En Côte d’Ivoire, depuis les élections controversées en 2010, de violents conflits ont éclaté ravageant le pays et appauvrissant la population. Bien que ces conflits se soient aujourd’hui apaisés, les conditions de vie reste difficiles. ADRA France à participé à un projet pour la reconstruction de logements et la sécurité alimentaires des populations. Kahou Aime Narcisse est l'un des bénéficiaire de ce projet, il témoigne.

Dans le village de Guibobly à l’ouest de la Côte d’Ivoire, Kahou Aime Narcisse qui travaille à la reconstruction de sa maison, fait une pause, s’assied sur le seuil et nous raconte son histoire :

« En février, l’année dernière nous avions entendu dire que de violents conflits avaient éclaté et que la guerre se rapprochait. Peu de temps après, nous avons entendu des coups de feu, des hommes sont entrés en courant dans le village et tiraient en l’air pour effrayer les habitants. J’ai couru avec ma femme et mes sept enfants en direction de la forêt. Nous étions terrorisés et dans la précipitation, nous n’avons pas eu le temps d’emporter la moindre affaire. Nous nous sommes caché quelques temps dans la forêt. Nous dormions à même le sol et mangions les quelques fruits sauvages que nous pouvions trouver, toujours encerclés par les coups de feu. J’étais très inquiet pour mes enfants en voyant toutes ces personnes âgées et ces jeunes enfants tomber malades et mourir.

Un jour, j’ai été informé de la présence d’un camp au Libéria où pouvaient aller se réfugier ma femme et mes enfants. Ils y sont encore aujourd’hui. J’ai vécu 5 mois dans la forêt jusqu’à ce que j’apprenne qu’une association aidait à la reconstruction de maisons dans mon village. J’y suis retourné. Aujourd’hui je travaille dur pour reconstruire ma maison et faire en sorte que ma femme et mes enfants reviennent sains et saufs. Je remercie sincèrement ADRA de m’avoir donné cette opportunité. »

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