Alors, la ville de Ouaga. La première chose à dire est qu’il fait CHAUD CHAUD CHAUD ! Pendant la journée à l’intérieur, la température atteint 39° ! Le soir c’est pareil. Et oui, ça veut dire qu’il fait encore plus chaud dehors (42°)! J'ai été bénie par la clim et un ventilateur pour l'instant, mais ce luxe va disparaître quand je pars pour le sud !
La ville de Ouaga est remplie de poussière et de pollution : J’ai du mal à respirer parfois avec toutes les fumées. Le mélange de la chaleur, la poussière et la pollution font que je suis contente de travailler à l'intérieur ! Tout le monde roule dans de vieilles bagnoles, des motos ou bien en vélos. Et la conduite ici est « libre », sans règles. C’est assez comique à voir ! Ca me rappelle Paris : on entend souvent les voitures klaxonner !
Peut-être pensez-vous que je me sens seule ? C’est vrai que j’avais cette peur mais je peux vous assurer que je suis constamment accompagnée ! Pendant la journée les moustiques viennent me visiter de temps en temps : je me douche avec des termites et des fourmis et pendant la nuit des créatures qui ressemblent à des lézards font tout leur possible pour que je ne m’ennuie pas ! En fait, ils sont si gentils qu’ils arrivent à me faire dormir avec leurs bruits bizarres.
Mais pour bien commencer la journée, nous préparons du jus pressé frais tous les matins. C’est mon plaisir de la journée ! Armés de vitamines, la journée de travail commence…
I really should mention something about the living conditions here. Number one: It’s HOT HOT HOT!! It’s approximately 39° during the day INSIDE! Yes, that means that outside it’s about 42°, and apparently it’s going to get hotter in April. I have been blessed with air conditioning but when I leave to go to the South, this luxury will disappear for about 6 weeks.
Another thing is the dust and pollution: I find it quite hard to breathe sometimes in the city as there are a lot of fumes and when mixed with the dusty roads, winding down the window in the car is oxygen suicide! The sun is hot, but you can’t always see it with the dust. This is the capital so we really should expect this. In the countryside the air is clean.
You may think that I am lonely here, but I assure you I have been constantly in the company of others! During the day, the mosquitoes come and visit often; when I have a shower the termites and ants come to say hi; and all night long lizard-like amphibians called marguyas make sure I’m kept entertained. In fact, they do me the courtesy of putting me to sleep with their strange noises. And, in the morning there is a bird which sings with 5 notes, the first one a little longer than the rest. This bird sings the same thing over and over again.
Each morning I really look forward to getting up because we have fresh fruit juice. Yes, freshly squeezed! As thirst is a 24-hour-a-day thing here, it feels so good to drink something fresh and nutritious.
mardi 31 mars 2009
Quelques notes sur Ouagadougou / A few notes on Ouagadougou
dimanche 29 mars 2009
Enfants vivant sans lumière / Children living without light
Je suis allée déposer quelques légumes chez quelqu’un et pour moi c’était une activité assez mécanique et banale. Mais quand j’ai vu la maison, allumée avec une lampe de rien qui ne donnait aucune lumière, je ne saurais pas décrire ce que j’ai ressenti. Ils vivaient dans le noir. Je ne voyais rien.
Dehors, une petite fille de onze ans restait avec d’autres petits enfants, comme la gardienne. Une autre petite fille me faisait signe de lui donner une tomate parmi des dizaines que je tenais dans un seau dans ma main pour un petit bébé dans ses bras. Je trouvais cette demande un peu étrange mais touchante.
Ces enfants n’ont pas de jouets, ils n’ont pas d’eau qui coule et ils n’ont même pas de lumière. Ils vivent dans la poussière. Et pourtant, ils sont joyeux; ils ne se plaignent pas.
Cette petite maison, perdue parmi des milliers d’autres pareilles, m’a fait penser à mon style de vie et les choses que j’apprécie. Nous avons de la chance. Nous avons de la lumière, pour nous il est tout à fait naturel d’avoir de l’eau chez soi. Comment réagirait-on dans de telles conditions ? Est-ce juste et bien d’oublier ces enfants et de ne pas agir ? Je me sens triste pour eux.
I went to a house the other day where the children lived in darkness. The lamp they had was pitiable. I couldn’t see anything with it.
One little girl holding a young baby asked me for a tomato and I found this so strange and yet sweet. She wanted the tomato for the baby.
These kids don’t have toys, they don’t have running water and they don’t even have light at home. They live in dust and dirt and yet, they are always so smiley and joyful.
This little house, lost among lots of others, really made me think about how lucky we are. We take light for granted, we take running water for granted, and I don’t know how we would cope if we had to live in such conditions. This is what these people know, but does that make it OK to forget them? I don’t think so.
mardi 24 mars 2009
Des femmes exclues, accusées de sorcellerie / Excluded women accused of witchcraft
Aujourd’hui j’ai travaillé sur un sujet tellement intéressant et en même temps très triste. C’est un projet qui concerne l’exclusion des femmes âgées de leur village à cause des accusations de sorcellerie. J’en ai écrit une proposition de projet (c’était ma première !)
Chaque année, à peu près 100 femmes âgées/veuves sont bannies de leurs villages, accusées d’avoir mangé l’âme d’un membre du village. On les appelle « mangeuses d’âmes ». Ces tribus croient que l’âme peut se promener le soir et donc elle est souvent victime d’attaques de sorcières. Souvent, quand un enfant ou un membre de la famille du mari meurt, on cherche la cause du décès. Pour déceler la cause, on emploie des méthodes différentes : la plus courante s’appelle « seongo » (en Mooré). Après avoir bu « une potion magique », deux hommes prennent le corps du mort (ils croient que l’âme du corps y habite) et sont « dirigés » vers le coupable. Une autre méthode est de tuer une poule et si elle tombe sur ses ailes, la personne accusée est innocente mais si elle tombe sur son dos, elle est jugée coupable et bannie du village.
Les histoires de ces femmes sont très tragiques : toutes vulnérables et fragiles, elles sont souvent accusées par un membre de la famille ! Mais pour moi, le plus choquant était le fait que parfois ces vieilles dames souffrent des attaques avant de quitter le village. Beaucoup d’entre elles meurent dans l’attente de se réintégrer dans la société, un autre village ou la capitale. D’autres finissent en mendiantes à Ouaga et les chanceuses peu nombreuses atteignent les centres de réfugiés où elles sont accueillies et reçoivent une formation d’alphabétisation pour pouvoir gagner leur vie.
Se promenant à Ouaga, parmi les milliers de gens dans la nécessité, on ne dirait jamais qu’il y a ces femmes. Elles disparaissent dans les grandes foules.
J’ai hâte d’aller voir un de ces centres parce qu’on entend souvent PARLER de ces choses mais de les VOIR en réalité, cela donne une autre perspective.
Today I worked on a very saddening and riveting subject. It involves the exclusion of elderly women from their villages due to accusations of witchcraft. I had to write a project proposal for a mini-project. The project, if accepted, will provide literacy training for the women I am about to talk to you about. Sounds like a simple issue? Wait until you hear the full story!
Every year around 100 elderly / widowed women are excluded and banished from their villages after having been accused of eating the soul of a member of the village. They are called “soul eaters”. Often when a child or a member of the husband’s family dies, the villagers seek the cause of death. In order to determine the cause of death, different methods are used. The most common one is called “seongo” in Mooré. It sounds a bit like a Disney film but with really tragic consequences. What happens is this: after having drunk a magic potion, two men take the body of the deceased, believed to be inhabited by the soul of the dead person and they are “led” by the person to the guilty party. When this person is designated as the cause of death, nothing can reverse the charge, even if there are medical explanations.
Another method of determining guilt is through animal sacrifices. The accused will be determined guilty or innocent according to the way in which a chicken recently killed, falls onto the ground. If it falls on its wings, the person is innocent but if it falls on its back, the woman is found immediately guilty and banished from the village.
These tribes (mostly Mossi) believe that at night, peoples’ souls can wander from their bodies and it is at this moment that these women “eat” the souls of children and others.
There are some really tragic stories about accused women. Some are married and are accused by their husband or a member of his family. Others are old and fragile (the most common), no longer able to contribute to village life and therefore classified as useless.
Not only are these women banished from their villages but many suffer physical and sexual attacks beforehand, leaving them in a very sorry condition. Many of these women die in an attempt to reintegrate into society, another village or the capital. Others end up begging in Ouaga and a few fortunate ones find their way to two refugee centres in the capital where they are received and trained to read and to produce different things in order to earn a living for themselves. What is tragic is that, without external help to improve awareness, these women will be forgotten among the millions of other people in need here.
Women in Burkina have very few rights and are often not even aware of them. Female genital mutilation has been publicized quite a lot but this is only one practice which needs our attention. While families here are tight-knit, the reality in some of these villages and the position of women leaves much to be desired.
I’m going to visit one of these centres and I’m looking forward to it. There are so many needs here, so many things hidden away that we don’t know about and when brought to light, I wonder who will be bold and take up their cause? I feel overwhelmed by the level of sickness and needs here but I have a lot of respect for those who are doing something about it.
We need to act because they need us.
jeudi 19 mars 2009
Premières impressions de CAFORMA / First impressions of CAFORMA
This center offers free training sessions for anyone who would like to learn market gardening techniques. What really impressed me about the students is that they left EVERYTHING to come and take part in this 6-month training program. Several of the young men are married with children, so you can imagine the sacrifice they are making, yet their motivation, energy and joy really made me respect them. These young men want to change their future.
The students took me to the fields where they have grown fruits and vegetables. I was REALLY impressed. Everything was so perfectly aligned and they explained absolutely everything to me!
I realised I knew nothing about how to actually take care of even a small vegetable patch. These guys told me everything they knew with passion, interest and detail, even though they are also faced with a hard reality: in Burkina, water and arable land are not abundant.
In Europe and in the Western world, we value intelligence, knowing how to use a computer, knowing how to read and analyse, but these people? They value respect, politeness and simplicity. These values are not less worthy of appreciation than ours.
These young men have learned to work to fight against poverty. They fight not just for themselves and their families but for their neighbours, their friends, and for many they do not know who will benefit from their newfound knowledge.
vendredi 13 mars 2009
Premiers jours à Ouagadougou / First few days in Ouagadougou
Bonjour et bienvenu au blog ADRA! Je vais vous tenir au courant de mes expériences ici au Burkina Faso pendant les 8 semaines à venir. Mais, avant de vous parler de tout cela, je vais me présenter:
Je suis arrivée à Ouagadougou (la capitale du Burkina) vendredi matin à 3.15 à cause d’un délai de 8 heures dans l’aéroport de Tripoli, en Libye. Ce qui est étrange c’est que je me sens beaucoup plus en sécurité à Ouagadagou qu’à Tripoli ! Le voyage était long et fatiguant avec plusieurs événements intéressants en cours de route ! Je suis allée me coucher à 6h du matin donc ça faisait 24 heures que j’étais réveillée et en deux jours je n’ai eu que 5 heures de sommeil ! (Je pourrais écrire une entrée sur le voyage seulement mais si vous voulez plus d’informations, il suffit de m’envoyer un courriel ! :-)