vendredi 11 septembre 2009

Delwende

Note : Après avoir quitté CAFORMA, Lynn a eu d'autres expériences à Ouagadougou et dans d'autres villages au Burkina Faso avant de rentrer en France en mai. Avec un peu de retard, nous publions maintenant la suite de sa série d'articles. Ci-dessous, elle nous raconte sa visite du Centre de femmes accusées de sorcellerie (voir article du 24 mars 2009) qui se trouve à Ouagadougou.


J'avais entendu parler souvent de ce lieu. J'avais lu beaucoup de choses le concernant. Enfin, j'allais le voir par moi-même.

Quand je suis entrée par la porte discrète, j'ai ressenti du respect et de l'admiration. Nous avions enfin réussi à visiter le Centre "Delwende", le Centre des femmes accusées de sorcellerie. Maintenant, je pouvais voir de mes propres yeux les effets de coutumes dont nous n'avions pas l'habitude. Accusées de sorcellerie, ces femmes ont été bannies de leurs villages, parfois par des méthodes violentes.

Quand j'ai regardé les femmes assises par terre, à demi-nues et filant du coton, mon désir de m'approcher d'elles et d'entendre leurs histoires s'est calmé. L'atmosphère délicatement silencieuse du Centre parlait d'histoires non-racontées et faisait allusion à une souffrance opprimée. Même l'apparence de leur corps fragiles disait qu'elles avaient eu une vie difficile.

Je me suis assise avec Elizabeth, la Directrice d'ADRA, parmi un groupe de femmes qui apprenaient à lire dans le centre. Je sentais que ma place n'était pas ici ; j'avais envahi leur refuge de paix. Il n'y avait pas de mouvements brusques, ni de cris de joie, ni d'éclats de rire parmi ces femmes. Au contraire, on ressentait la paix, la sérénité et l'humilité.

En disant au revoir, je me suis sentie soulagée ; je ne comprenais pas ce qu'elles avaient vécu ni d'où leur venait la force nécessaire pour surmonter le rejet et le banissement de l'endroit qu'elles appelaient avant "chez moi".

Note : After leaving CAFORMA, Lynn had other experiences in Ouagadougou and in other villages in Burkina Faso before returning to France in May. We are now publishing the remainder of her journal entries. Below, she tells of her visit to the Center for Women Accused of Witchcraft (see article from the 24th of March 2009) which is in Ouagadougou.

I had heard a lot about this place. I had read a lot about it. At last, I was going to see it for myself.

When I walked through the discreet doorway, I felt a sense of respect and awe. We had at last made it to the Delwende Centre. Now I would be able to see for myself the effects of customs which we are not familiar with. Accused of witchcraft, these women had been banished from their villages, sometimes by violent means.

As I witnessed the ladies sitting on the ground, top-naked and spinning cotton, my desire to approach them and to hear their stories subsided. The delicately silent atmosphere of the centre spoke of stories untold and hinted at suppressed suffering. Even the appearance of their frail bodies spoke of the difficult life they had endured.

As I sat with Elizabeth, the ADRA Director, among a group of women who were learning to read and write in the centre, I felt out of place. I had intruded on their haven of peace. There were no sudden movements, no cries of joy, no outbursts or laughter among these women. On the contrary; there was a sense of peace, serenity and humility.

As we said goodbye to them, I felt quite relieved; I could not fully comprehend what they had been through nor the strength needed to overcome the ordeal of being rejected and banished from the place they once called home.

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